En seulement 7 minutes, les autorités chinoises ont été capables d’identifier et d’appréhender un journaliste de la BBC. Pas de problème avec la loi ici, mais un simple exercice prouvant l’efficacité des caméras de surveillance en Chine.
Le 10 décembre, la BBC publie un reportage de John Sudworth portant sur la surveillance en Chine. On y voit le journaliste se faire localiser par les autorités et « arrêter » seulement 7 minutes après son arrivée dans un aéroport. S’il ne s’agissait que d’un exercice, le reportage prouve l’avance du pays dans l’utilisation des caméras de surveillance.
Caméras de surveillance exposées
How long can a BBC reporter stay hidden from CCTV cameras in China? @TheJohnSudworth has been given rare access to put the world’s largest surveillance system to the test pic.twitter.com/vLGQYN7ZB9
— BBC News (World) (@BBCWorld) 10 décembre 2017
L’avance prise par la Chine dans le domaine de la surveillance vient en grande partie de son investissement dans les caméras de surveillance. Dans tout le pays, on en compte plus de 170 millions, toutes connectées : le plus large réseau au monde. Une toile d’araignée vidéo qui continue de s’étendre puisque le gouvernement en attend 400 millions de plus d’ici 2020.
Si les caméras de surveillances chinoises sont aussi efficaces, ce n’est pas uniquement grâce à leur nombre. Le gouvernement travaille avec des entreprises spécialisées dans l’intelligence artificielle et la reconnaissance faciale. Grâce à elles, les caméras sont toutes équipées de façon à pouvoir repérer une personne, même au sein d’une foule. Une prouesse facilitée par l’obligation de transmettre une photo d’identité aux autorités à ses seize ans.
La technologie au service de la sécurité
Avec une base de données visuelle conséquente, les caméras peuvent même reconnaître le visage d’une personne au volant. Elles permettent également de savoir avec qui une personne a été en contact, et avec quelle régularité. Comme expliquée par une policière, ces mesures sont mises en place uniquement si une personne a besoin d’aide.
Malgré les promesses, même les professionnels de l’industrie s’inquiètent parfois de cette surveillance. Dans la vidéo de la BBC, Daniel Chau, directeur marketing chez Dahau Technology, explique qu’il ressent « un certain niveau d’inconfort ». « Pour l’humanité, la technologie est aussi bien un outil qu’une arme » explique-t-il. « Dans de mauvaises mains, elle peut faire de très mauvaises choses« .