Les assureurs sont de plus en plus mécontents face aux coûts élevés de réparation des voitures électriques. Le phénomène touche particulièrement les marques chinoises récemment arrivées en Europe.
Qui l’eût cru ? Ces voitures électriques, vantées pour leur respect de l’environnement, donnent des sueurs froides aux assureurs. La cause ? Les coûts faramineux liés aux réparations. Un véritable casse-tête qui soulève l’ire de ces entreprises.
Les batteries et les carrosseries au cœur de la discorde
L’un des principaux points de friction concerne les batteries. Dès qu’un airbag se déploie après un choc, nombreux sont les constructeurs à exiger le remplacement complet de la batterie, par mesure de précaution. Peu importe si celle-ci est réellement endommagée ou non, aucun diagnostic n’est effectué. Une décision radicale qui a un coût : celui d’une nouvelle batterie, ô combien onéreuse, et de la main-d’œuvre afférente. De quoi faire exploser les budgets des assureurs.
Au-delà de l’aspect financier, c’est aussi d’un point de vue écologique que cette pratique pose problème. Des voitures parfois réparables se retrouvent simplement mises au rebut. Un véritable gâchis pour ces véhicules censés être plus « verts ».
Mais ce n’est pas tout. Les éléments de carrosserie représentent aussi une épine dans le pied des assureurs. Leur réparation s’avère globalement plus chère que sur les modèles thermiques. Quant aux pièces détachées, comme les optiques, elles sont à la fois dispendieuses et souvent difficiles à obtenir, rallongeant les délais et les factures.
Les marques chinoises dans le viseur
Si Tesla fait les frais de ces critiques, en raison notamment de sa carrosserie en aluminium coûteuse à réparer, les marques chinoises ne sont pas en reste. Leur arrivée récente sur les marchés européens pose quelques soucis logistiques, avec des pénuries de pièces détachées et un manque d’assistance technique. De quoi refroidir les ardeurs des assureurs, qui hésitent à couvrir ces modèles.
Accéder aux pièces de rechange relève parfois du parcours du combattant. Que ce soit pour les marques chinoises en mal de logistique ou d’autres constructeurs comme Stellantis ou Tesla, les délais s’allongent et les disponibilités se font rares. Un cauchemar pour les assureurs, contraints de prendre leur mal en patience.
Les constructeurs automobiles se mobilisent
Face à ce bourbier, les constructeurs automobiles ne restent pas les bras croisés. Certains, tels que BYD, s’attellent à ouvrir des centres logistiques et à former des équipes pour répondre aux besoins européens. D’autres, comme Tesla, vont jusqu’à envisager de se lancer eux-mêmes dans l’assurance automobile. Quant aux marques chinoises, elles ont ouvert le dialogue avec les compagnies d’assurance, dans le but de lever les blocages et de s’adapter aux pratiques européennes.
Une chose est sûre, les assureurs ne comptent pas lâcher le morceau. S’ils ne voient pas d’amélioration notable dans les mois à venir, ils n’hésiteront pas à sortir l’artillerie lourde : augmentation drastique des primes d’assurance, voire refus d’assurer certains modèles jugés trop couteux. Un avertissement qui ne manquera pas de faire réfléchir les constructeurs sur la réparabilité de leurs véhicules électriques.
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