En Russie, des chercheurs de l’Université RUDN ont réussi à adapter des moteurs diesel traditionnellement alimentés par des carburants fossiles pour fonctionner avec de l’huile de colza, un biocarburant bien plus écologique.
À l’Université RUDN, une équipe de chercheurs vient de bousculer les codes en matière de motorisations. Leur percée ? Adapter des moteurs diesel classiques pour les alimenter avec de l’huile de colza, une huile végétale bien plus respectueuse de l’environnement que le diesel fossile.
Un double défi à relever
Transformer un vénérable moteur diesel pour en faire un modèle vert n’était pas une mince affaire. D’un côté, il fallait réussir à lui faire ingérer ce carburant d’un nouveau genre. De l’autre, conserver des performances dignes de ce nom malgré ce changement de régime.
Conduits par le professeur Pablo Vallejo, les ingénieurs ont d’abord procédé à des tests concrets. Leur cobaye ? Un moteur MD-6, héritier d’une longue lignée de bêtes de somme agricoles. Les premiers essais ont rapidement révélé les limites de l’huile de colza : performances en berne, émissions polluantes encore trop élevées.
Un minutieux travail d’optimisation
Loin de se décourager, l’équipe s’est attelée à un véritable travail d’orfèvre. Ajustements minutieux de l’angle d’avance à l’injection, optimisation millimétrée du système d’alimentation… Chaque pièce, chaque réglage a été disséqué, analysé, repensé.
Le but ? Rapprocher au maximum les performances de l’huile végétale de celles du diesel, tout en réduisant au strict minimum les émissions polluantes comme les particules fines et les oxydes d’azote. Un immense challenge sur le chemin de la mobilité durable.
Au terme de leurs efforts acharnés, les chercheurs ont réussi à transcender les limites initiales. Leurs optimisations ont permis au moteur converti d’égaler les performances du diesel, mais cette fois avec une empreinte environnementale nettement plus faible.
L’électrique détrôné ?
Cette avancée technique pourrait bien ébranler les certitudes sur l’avenir de la mobilité. Alors, que l’on promettait l’arrêt de mort des vieilles mécaniques au profit de l’électrique, cette innovation biodiesel réhabilite les moteurs à combustion, à condition de revoir leurs fondamentaux. De quoi redonner un nouveau souffle à toute une filière.
Rien n’est moins sûr. Si cette percée redonne des arguments aux partisans des moteurs thermiques « revus et corrigés », la mobilité zéro émission portée par les véhicules électriques reste la voie privilégiée par la plupart des constructeurs automobiles.
L’avenir nous dira si le biodiesel n’est qu’un petit pavé dans la mare électrique ou s’il constitue réellement un coup de frein aux velléités d’électrification du transport automobile.
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L’initiative semble louable, mais la monoculture du colza est une catastrophe environnementale…