Le mouvement des Gilets Jaunes est un mouvement populaire, mais il s’agit paradoxalement d’une » révolution » soutenue et rendue possible par la technologie. Découvrez le top des innovations utilisées par les » GJ « .
Perçu comme un véritable soulèvement du peuple français, et parfois même comparé à la révolution de 1789, le mouvement des Gilets Jaunes fait parler de lui dans le monde entier depuis maintenant douze semaines. Cependant, ce mouvement aurait-il eu un tel impact sans la technologie ? Alors que la France Insoumise a choisi de s’adresser aux Gilets Jaunes par le biais d’hologrammes, découvrez quelles sont les innovations qui ont permis aux Gilets Jaunes de faire trembler l’Élysée.
Gilets Jaunes et réseaux sociaux : Facebook ou le QG des GJ
Par le passé, les révolutionnaires n’avaient d’autre choix que de se réunir en petit comité dans des lieux tenus secrets. La communication et l’organisation étaient donc des processus complexes.
Grâce aux réseaux sociaux, et à Facebook en particulier, les Gilets Jaunes ont pu s’organiser bien plus facilement à l’échelle nationale. En effet, on compte de nombreux groupes et autres pages » Gilets Jaunes « sur la plateforme créée par Mark Zuckerberg.
Certains de ces groupes rassemblent plusieurs dizaines de milliers de membres, et sont utilisés pour diffuser massivement les communiqués des responsables du mouvement. Les Gilets Jaunes utilisent aussi ces groupes pour communiquer entre eux, et pour organiser leurs rassemblements.
Comme l’explique Laurence Allard, maître de conférences en sciences du langage à de la communication à l’université Lille-3, à l’Obs, ce sont aussi les réseaux sociaux comme Facebook et Snapchat qui ont permis aux Gilets Jaunes de toute la France de communiquer leur indignation par l’intermédiaire de vidéos. Ces vidéos ont ensuite pu être massivement partagées par les personnes qui partagent ce sentiment de révolte. C’est ainsi que le mouvement a progressivement pris de l’ampleur.
En allant plus loin, on peut aussi considérer que ce sont les réseaux sociaux qui ont permis aux Gilets Jaunes de se développer comme un mouvement » sans tête « . En effet, 12 semaines après le début des manifestations, il n’y a toujours pas de vrai » leader » à ce mouvement.
Cette caractéristique particulièrement atypique du mouvement est rendue possible par les réseaux sociaux, puisque ces plateformes permettent à tout un chacun de s’exprimer et de partager ses opinions. Ce sont ensuite les opinions les plus partagées qui sortent du lot. Ainsi, on peut considérer que les réseaux sociaux ont permis de donner naissance au premier mouvement véritablement démocratique.
Gilets Jaunes et internet : le web en guise de source d’informations
En plus de servir de plateforme de communication et d’organisation, les réseaux sociaux et plus généralement internet sont utilisés par les Gilets Jaunes en guise de source d’informations impartiale et objective.
En effet, un grand nombre de Gilets Jaunes considèrent que les médias » traditionnels » tels que la télévision ou la radio sont à la solde du gouvernement et qu’ils ont pour objectif d’étouffer la révolte. Que ces convictions soient avérées ou non, le mouvement des GJ a préféré se tourner vers internet pour s’informer.
Nombre de participants aux différentes manifestations, nombre de blessés parmi les manifestants… la plupart des Gilets Jaunes préfèrent se renseigner sur internet et s’échanger leurs informations que de faire confiance aux chiffres officiels communiqués par la police, la télévision ou le gouvernement…
Gilets Jaunes et cyberattaques : la révolution se poursuit sur le web
Les Gilets Jaunes ne se servent pas seulement d’internet pour s’informer, mais aussi pour continuer leur combat lorsqu’ils ne sont pas dans la rue. Ainsi, en décembre 2018, des cyberattaques de type DDoS menées contre des sites web d’institutions françaises ont été revendiquées par le mouvement. Les cinq sites pris pour cible sont ceux de l’Urssaf, du ministère de la Justice, de l’université Paris-Sud, de l’université de Lorraine, et de la Fondation franco-américaine.
Quelques jours plus tard, le syndicat Alliance a aussi annoncé sur Twitter que les données personnelles de plus de 500 policiers ont été dérobées suite à un piratage de l’application » permutation » utilisée par les adhérents qui souhaient changer d’affectation. Les noms, adresses, numéros de téléphones et affectations des victimes ont été diffusés publiquement sur un forum.
Le syndicat Alliance a accusé le fameux mouvement des Anonymous, mais celui-ci a nié toute responsabilité. Or, les Gilets Jaunes avaient annoncé qu’ils lanceraient des cyberattaques à la même période. Tout porte donc à croire que cette fuite de données a été orchestrée par le mouvement.
Gilets Jaunes, smartphones, drones et GoPro : la révolution à l’ère de la vidéo
https://www.youtube.com/watch?v=Cs6hmFjQUuc
Plus encore qu’internet et les réseaux sociaux, s’il ya bien une technologie utilisée par le mouvement des Gilets Jaunes, c’est la vidéo. Au grand dam des CRS les moins scrupuleux, absolument tout ce qui se passe durant les manifestations des Gilets Jaunes est filmé, enregistré ou même diffusé en live sur les réseaux sociaux.
Ces vidéos sont extrêmement précieuses pour les Gilets Jaunes, car elles font office de preuves lorsqu’un policier commet une bavure ou même lorsqu’un citoyen qui ne soutient pas le mouvement se montre violent à leur égard.
Cependant, il y a encore dix ans, il aurait été impossible de filmer ainsi la révolution. En effet, cette pratique est principalement rendue possible par la démocratisation des smartphones.
Désormais, presque tout le monde possède un téléphone portable permettant d’enregistrer des vidéos d’une simple pression de l’écran. Et même lorsqu’un CRS a l’idée de casser un smartphone, les caméras d’action de type GoPro peuvent prendre le relais.
En conclusion, il ne fait aucun doute que la technologie a joué un rôle majeur dans l’essor du mouvement des Gilets Jaunes. Les réseaux sociaux leur ont permis de s’organiser et de communiquer. Internet leur a permis de s’informer. Les smartphones leur ont permis de filmer l’intégralité des manifestations. Sans ces différentes innovations, peut-être que le mouvement n’aurait jamais vu le jour ou qu’il aurait disparu dès la première semaine…
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