Smartphones & wearables, véritables plaies ou au contraire bénédictions ? Si de récentes études semblent démontrer que ces dispositifs pourraient représenter un danger pour notre santé à cause des ondes, d’autres tentent de les dédiaboliser. Qu’est-ce qui dérange ? Quel impact ont les ondes sur nos métabolismes ? Risque ou non de cancer… Par ici le débrief.
De nombreux soupçons pèsent sur les smartphones et les objets connectés, notamment à cause des ondes qu’ils émettent. Une étude récente, « Oxidative mechanisms of biological activity of low-intensity radiofrequency radiation« , publiée dans Electromagnetic Biology and Medecine, a collecté des données expérimentales sur les « effets oxydants de radiofréquences à rayonnement de faible intensité (RFR) dans les cellules vivantes ».
D’après cette étude, le stress oxydant, un type d’agression des constituants de la cellule, facteur d’inflammation et de mutagenèse, lorsqu’il est dû à une exposition répétée aux RFR serait lié au cancer ainsi qu’à d’autres maladies. « Ces données sont un signe clair des risques réels que ce type de rayonnement présente pour la santé humaine« , a déclaré le coauteur de l’étude, le Dr Igor Yakymenko. Selon celle-ci, « Les rayonnements sans fil ordinaires pourraient déclencher la production de ROS (Reactive Oxygen Species ou Dérivés Réactifs de l’Oxygène)« .
Quand les avis divergent
Pour le Dr Yakymenko, utiliser un téléphone portable pendant 20 minutes par jour, pendant cinq ans augmenterait jusqu’à trois fois les risques de tumeur du cerveau; l’utiliser une heure par jour pendant quatre ans, augmenterait jusqu’à cinq fois les risques. Le Dr Yakymenko a déclaré au New York Daily News que les « données ont été obtenues avec des adultes utilisant leur téléphone portable depuis plus de dix ans« . La situation serait encore plus dangereuse pour des enfants utilisant ces appareils étant donné que leur corps est plus sensible que celui d’une personne adulte.
Si toutes ces constatations peuvent, au choix, inquiéter ou laisser de marbre, les plus sceptiques rappellent que l’étude publiée se base sur les résultats d’autres études, et la décrive comme une « meta-study« . Sur le site internet Androidcentral.com, le journaliste Derek Tessler différencie dans un article les différents types d’ondes existantes, rappelant que celles utilisées par les objets connectés et les téléphones portables étaient les plus faibles et les moins nocives.
Les différents types d’ondes électromagnétiques
Le spectre électromagnétique représente les différents types d’ondes électromagnétiques existantes en fonction de leur longueur d’onde, leur fréquence et leur énergie.
- On trouve tout d’abord les rayons gamma, dus aux éléments radioactifs. Très dangereux pour les cellules vivantes, ils traversent facilement la matière.
- Viennent ensuite les rayons X, eux aussi très énergiques, capables de traverser un corps matériel plus ou moins facilement. Ils sont un peu moins nocifs que les rayons gamma et sont utilisés en médecine pour les radiographies.
- Les ultraviolets sont nocifs pour la peau. Une grande partie d’entre eux est stoppée par l’ozone atmosphérique, qui sert de bouclier aux cellules.
- Le domaine visible est perceptible par notre oeil. C’est dans cette portion du spectre qu’il est possible de distinguer les couleurs de l’arc-en-ciel.
- L’infrarouge est un rayonnement émis par les corps dont la température dépasse le zéro absolu (-273°C).
- Les ondes radar sont utilisées pour mesurer le rayonnement émis par la surface terrestre et peuvent comme leur nom l’indique être utilisées avec des systèmes radars.
- Les ondes radio, le domaine le plus vaste, regroupe les téléphones portables, objets connectés, la radio, la télévision… Cette zone du spectre électromagnétique concerne les ondes qui ont les plus basses fréquences.
« Les rayons X ont 12 millions de fois plus d’énergie que votre smartphone ou votre montre, et les rayons gamma, très dangereux, au moins 120 millions de fois plus d’énergie (…)« , explique le journaliste. Les ondes radio émises par les smartphones sont de l’ordre de 700 MHz à 2,5GHz, pour le Wi-Fi, on parle de 2,4GHz et 5GHz, quant au Bluetooth, celui-ci émet une énergie de 2,4GHz. Ces énergies sont donc beaucoup plus faibles que celles clairement nocives pour l’Homme.
Rien ne prouve clairement une augmentation des risques de cancer
Dans son raisonnement, Derek Tessler met en lumière le fait que le 21e siècle est celui du questionnement autour des ondes des appareils comme les téléphones portables et de leur possible impact sur la santé, notamment au niveau de l’augmentation des risques de cancer. Le journaliste rappelle cependant que les médecins et ingénieurs ont assuré qu’il n’y avait aucune preuve scientifique prouvant cela. Certes, des études ont montré que nous ne pouvons pas exclure de façon définitive l’idée selon laquelle les appareils sans fils émettent des ondes nocives, néanmoins toutes restent prudentes et utilisent le terme « peut être« .
Le site internet PubMed.gov, semble donner raison au journaliste, « Les données épidémiologiques sur la relation entre RFR et cancer sont examinées. Les communications grâce aux ondes radio sont largement utilisées dans la société moderne; nous sommes donc tous exposés aux RFR, créés par la radio, la télévision, la téléphonie sans fil (…). L’intérêt pour les effets des RFR a été motivé par la croissance rapide des communications sans fil et par des rapports exprimant leur préoccupation sur le fait que des maladies pourraient possiblement être liées aux RFR(…)« . À la fin du paragraphe, après avoir expliqué que des expériences ont été menées sur des animaux de laboratoire, l’auteur conclut « Notre état actuel de connaissances sur l’exposition, les mécanismes, l’épidémiologie et des études animales n’identifie pas de risques de cancer significatifs« .
Le National Cancer Institute au National Institute of Health aux États-Unis se range également du côté de Derek Tessler, « Il n’y a aucune preuve à partir d’études de cellules, d’animaux, ou humains que l’énergie des fréquences radio peut causer un cancer« . L’American Cancer Society déclare également que les « ondes RF émises par les téléphones portables ne disposent pas d’assez d’énergie pour endommager l’ADN directement ou chauffer les tissus du corps« . Si l’on en croit ces conclusions, on peut donc porter sans trop s’inquiéter sa smartwatch ou son bracelet connecté et continuer de téléphoner, avec modération, au risque de flamber son forfait.
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