Il est bien loin le temps où les téléphones résistaient deux semaines sans voir l’ombre d’un chargeur. Avec l’arrivée des smartphones, cette situation n’a pas duré, rendant la recharge inévitable au bout de quelques heures. Encore plus récemment, les objets connectés, pour la plupart, sont également dotés d’une autonomie ridicule. Il existe un point qui passe inaperçu dans la plupart des foyers, la consommation d’énergie. Cela peut paraitre minime et superflu mais un rapport de l’Agence Internationale de l’Énergie a rendu un rapport avec des estimations alarmantes.
Ce n’est plus un secret, la rédaction l’a déjà annoncé, les objets connectés seront omniprésents dans les prochaines années pour atteindre un nombre estimé entre 50 et 80 milliards. Des nouveaux projets naissent tous les jours et les campagnes de crowdfunding poussent comme des champignons. Il existe toutes sortes d’objet connecté, des grands, des petits, pour tous les domaines, pour le sport ou les adeptes du canapé.
La plupart des appareils possèdent un point commun, leur faible autonomie. A titre d’exemple, un rapide tour sur objetconnecte.net permet de s’en rendre compte. Sur les derniers test que la rédaction a effectué, beaucoup ne résistent pas longtemps. L’aspirateur Dyson 360 Eye a des capacités innovantes à ne pas mettre en doute, mais son autonomie n’est que de 45 minutes. Malgré toutes ses qualités, le robot Cozmo de Anki ne tient qu’une heure et demie. Il en est de même pour les écouteurs Samsung Gear IconX. Oui, certains échappent à la règle comme le bracelet connecté Fitbit Flex 2 avec une autonomie de 5 cinq jours, mais ce type de produit est bien moins gourmand en énergie.
Bien entendu, chaque utilisateur recharge ses objets connectés plusieurs fois par semaine. Certains ne restent branchés que quelques heures et d’autres toute la nuit. Cela fait partie du quotidien, c’est comme faire la vaisselle à la fin de la journée. A cela s’ajoute les appareils constamment alimentés tels que les réfrigérateurs, les télévisions, les machines à laver ou même les thermostats. Les serveurs et modems restent également allumés et transfèrent des données 24h/24. Tout ce petit monde, en silence dans la pénombre, aspire énormément d’énergie.
Exagéré ? Les objets connectés fonctionnent en continu dans le but de produire des données et de les transmettre en temps réel. En effet, cette communication leur demande de répondre en permanence même lorsqu’ils ne sont pas utilisés. Par conséquent, en veille ou en activité, ces appareils consomment autant d’énergie. Elle proviendrait, à 80 %, de leur maintien à la connectivité au réseau. Inutile d’ajouter que la grande majorité d’entre eux sont incapables de réguler leur dépense énergétique selon le volume de données échangées.
Afin de donner de la crédibilité à des paroles, rien n’égale les chiffres. L’AIE, l’Agence Internationale de l’Énergie a rendu un rapport sur la consommation électrique des objets connectés. Celui-ci, de 175 pages, annonce qu’en 2013, les appareils électroniques connectés ont consommé 616 térawattheures (Twh). Pour donner un ordre d’idée, c’est supérieur à la consommation électrique du Canada et de la Finlande réunis. Le tableau ci-dessous montre que celle de la France en 2015 était de 544 Twh.
Parmi ces 616 Twh aspirés par les objets connectés, 400 ont été gaspillés lorsque ceux-ci fonctionnaient en mode veille. L’AIE prend pour exemple une smart tv utilisant 30 W de courant en fonctionnement normal et 25 W en veille. Autrement dit, 80 milliards de dollars ont été dépensés pour maintenir les appareils connectés uniquement sous tension en 2013. Bien sur, ce chiffre est amené à grimper si la situation n’évolue pas.
La consommation d’énergie des objets connectés fait gonfler la facture pour les propriétaires qui peuvent se lasser de la faible autonomie et abandonner le produit. Mais, c’est également une répercussion pour l’environnement, la production de cette électricité entrainant des émissions de gaz à effet de serre qui participent au réchauffement climatique. Une meilleure efficacité énergétique permettrait d’économiser 600 Twh dans les prochaines années, soit la fermeture de 200 centrales électriques à charbon.
Trouvez des solutions pour diminuer la consommation d’énergie
Il est inconcevable de laisser les wearables, trackers d’activité et autres objets connectés suspendus à des prises murales. Le développement de l’IoT se doit d’améliorer ses performance énergétiques. Certains appareils nécessitent de transférer des données en temps réel mais d’autres comme des stations météorologiques peuvent se permettre de récupérer des informations toutes les 10 ou 15 minutes. La température ne chutant pas en si peu de temps, la qualité du service rendu n’en serait pas impactée. La consommation d’énergie, elle, réduirait et l’autonomie de l’appareil augmenterait.
Il existe encore de nombreux points sur lesquels les fabricants pourraient se pencher. Les appareils fonctionnent avec un grand nombre de capteurs. Sont-ils tous indispensables ? Est-il possible de se passer de quelques uns ? Au niveau de la connectivité, le choix est également primordial en fonction de la quantité d’informations transmises. Et quand existera-t-il un mode veille réduisant la consommation d’énergie à quelques dizaines de microampères ? Ces questions demandent des réponses et il est grand temps que la situation s’améliore.
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