À la fin des années 50, Ford imaginait une révolution sur roues : la Nucleon, une voiture fonctionnant à l’énergie nucléaire ! Ce concept audacieux promettait 8 000 km d’autonomie grâce à un mini-réacteur nucléaire.
Les conducteurs n’auraient plus fait le plein, mais simplement changé leur bloc radioactif. Une idée brillante qui, heureusement, n’a jamais quitté les planches à dessin. Parce qu’un embouteillage nucléaire, avouons-le, aurait été légèrement… explosif !
Ford Nucleon : la folle voiture nucléaire des années 50
Dans les années 50, tandis que la plupart des constructeurs perfectionnaient leurs moteurs à essence, Ford envisageait une révolution autrement plus radicale : la Nucleon, un véhicule propulsé par un réacteur nucléaire.
Présenté en 1958 sous forme de maquette, ce concept audacieux proposait de remplacer le traditionnel réservoir par un cœur à uranium. Le principe ? Utiliser la fission nucléaire pour produire de la vapeur et actionner le groupe motopropulseur. Une idée qui semblait tout droit sortie d’un roman de science-fiction.
Huit mille kilomètres sans repasser à la pompe
Le plus fascinant dans la Nucleon résidait dans ses performances théoriques. Ford promettait pas moins de 8 000 kilomètres d’autonomie avec un seul « plein » d’uranium, de quoi rendre jaloux les véhicules électriques actuels.
Le constructeur imaginait déjà un réseau de « stations-service atomiques » où les automobilistes viendraient échanger leur réacteur usagé contre un neuf, comme on change aujourd’hui un filtre à huile. Deux versions étaient même envisagées : une configuration sobre pour les trajets quotidiens, et une version sport pour les conducteurs en quête de sensations… radioactives.

Quelques détails techniques… oubliés
Si l’idée séduisait par son côté visionnaire, elle ne mentionnait pas certains détails pratiques autrement plus problématiques. La question du traitement des déchets nucléaires, notamment, restait soigneusement éludée. Les ingénieurs de l’époque comptaient sur les progrès futurs de la technologie pour résoudre ce petit désagrément.
La sécurité des passagers et des riverains face aux risques de contamination ou d’accident ne semblait pas non plus constituer une préoccupation majeure dans les études de développement.
De l’utopie automobile à la culture pop
Heureusement pour nos routes et nos quartiers résidentiels, la Ford Nucleon n’a jamais dépassé le stade de la maquette. Le concept est aujourd’hui conservé au Musée Henry Ford de Dearborn. C’est le témoignage insolite d’une époque où le nucléaire civil semblait pouvoir tout résoudre.
Pourtant, son héritage survit dans la culture populaire. Cette voiture a visiblement inspiré les véhicules atomiques de la saga Fallout. On parle des voitures qui ont la fâcheuse manie d’exploser en champignon nucléaire au moindre accrochage.

Le rêve atomique dans le rétroviseur
La Ford Nucleon reste finalement le symbole d’un optimisme technologique décomplexé, où l’imagination prend le pas sur les considérations pratiques et environnementales. Ce projet démontre que l’automobile a parfois frôlé des horizons aussi radieux qu’inquiétants. Si l’idée peut aujourd’hui faire sourire, elle rappelle que l’innovation automobile a souvent emprunté des chemins surprenants – certains heureusement sans issue.
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