Ils avaient promis de revenir dans 27 ans… Les voilà ! La série sur HBO « It : Welcome to Derry » nous replonge dans les égouts putrides de la petite ville du Maine.
Mais face à nos standards d’horreur modernes, la question fuse : le célèbre clown danseur est-il toujours aussi flippant ? Le sortilège opère-t-il encore ? Préparez-vous à renouer avec la peur primale, mais cette fois, depuis votre canapé. Promis, vous regarderez les ballons rouges avec méfiance.
Bienvenue à Derry : quand l’expansion tourne au cauchemar
Plonger dans le passé de Derry semblait une idée géniale sur le papier. Pourtant, « It : Welcome to Derry » diffusé sur HBO peine à justifier son existence. Cette préquelle nous ramène 27 ans avant les aventures du Club des Ratés, mais la ville du Maine n’a guère changé malgré les décennies.
Pour contourner cette inertie narrative, les créateurs Andy Muschietti et Barbara Muschietti tentent d’étoffer la mythologie en puisant davantage dans le passé et dans d’autres œuvres de Stephen King. Le résultat ? Un mélange déroutant entre répétition et remix.
Les nouveaux venants dans l’ombre de Pennywise
L’intrigue suit l’arrivée de la famille Hanlon, dont le père, Leroy, est envoyé à Derry pour une mission militaire secrète. Pendant que les adultes sont absorbés par leurs occupations, leur fils Will découvre les mystères troubles de la ville aux côtés de jeunes marginaux comme Lilly et Ronnie. Tous sont hantés par la même présence sinistre, mais le scénario peine à se libérer du fantôme du Club des Ratés, suivant une trajectoire étrangement similaire.

L’horreur en mode automatique
Dès les premiers épisodes de cette série d’horreur, un problème majeur saute aux yeux : la série privilégie le choc visuel à la peur authentique. Pennywise, incarné par Bill Skarsgård, est relégué en arrière-plan, préférant le grand guignol aux véritables frissons. Les jump scares et les créatures grotesques se multiplient, mais la tension réelle se fait rare. Dommage, car certains jeunes acteurs comme Clara Stack livrent des performances poignantes qui mériteraient mieux.
Quand les seconds rôles volent la vedette
La véritable surprise vient des personnages secondaires. Chris Chalk incarne un Dick Hallorann (brièvement mentionné dans le roman) des années avant qu’il ne devienne le cuisinier télépathe de « Shining ».
Son interprétation subtile de la psychologie complexe du personnage et du poids de ses pouvoirs constitue l’un des aspects les plus captivants de la série. En revanche, les adultes comme les parents Hanlon, pourtant interprétés par des talents solides, voient leur rôle s’amincir au profit d’une accumulation de sous-intrigues.

Le poids des références
La série multiplie les clins d’œil aux œuvres de Stephen King. Elle intégre la prison de Shawshank et les tensions raciales des années 60. Si les fans prendront plaisir à reconnaître les décors soigneusement recréés, ces références finissent par devenir une béquille narrative.
Derrière la façade soignée et le casting talentueux, « Welcome to Derry » souffre d’une certaine artificialité. On a l’impression de revoir un spectacle qu’on connaît déjà, avec des personnages attachants mais un Pennywise dont on a déjà vu le numéro. La série possède tous les ingrédients pour briller, mais peine à trouver sa propre voix dans l’ombre écrasante de son illustre prédécesseur.
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