Que ce soit Tesla, les constructeurs automobiles japonais, allemands ou autres, la voiture autonome est comme le Saint Graal recherché par tous. Elle semble également être la pierre de Sisyphe pour le moment et reste un objectif difficile à atteindre. Néanmoins, les progrès réalisés depuis les premiers bourgeons de sa conception font peut-être entrevoir une sortie du tunnel. Ce véhicule du futur sera-t-il un jour celui du présent ?
La réalité rattrapera-t-elle un jour la fiction, ou la science-fiction pour être plus exacte ? Depuis la nuit des temps, l’être humain rêve d’un mode de transport idéal. Si sa définition a légèrement varié au cours des siècles, son objectif principal reste le même. Il s’agit de transporter quelqu’un (ou quelque chose) d’un point A vers un point B en toute sécurité. À cette définition de base, viennent se greffer des paramètres plus ou moins réalistes pensés pour améliorer l’expérience globale. L’on pense ici à la vitesse, au confort ou encore à la propreté de son utilisation. Or, l’un d’entre eux fait l’objet d’études poussées depuis bien longtemps. C’est l’automatisation. En d’autres termes, le véhicule autonome.
Certains modes de transport autonomes existent déjà. Ils sont cependant toujours soumis à un contrôle humain. C’est le cas de certaines lignes de métro, ou de certains avions ou bateaux qui possèdent un mode de pilotage automatique. Sur ces deux derniers, ce qui n’était qu’à la base une aide pour le maintien du cap a petit à petit évolué en un système capable de réaliser tout seul des manœuvres compliquées, comme un atterrissage par exemple. Aujourd’hui, des drones sans pilote peuvent accomplir des missions simples de repérage ou de livraison. Nous pouvons alors nous prendre à rêver de voir nos véhicules personnels, c’est-à-dire nos voitures, profiter un jour des mêmes avancées technologiques.
Définition de la voiture autonome
La voiture autonome est un véhicule qui peut circuler sur la voie publique sans intervention d’un être humain. Elle est conduite par un programme qui est capable de respecter le code de la route, s’adapter au trafic et aux conditions de circulation. Bien souvent à l’aide de caméras ou d’un radar, elle se positionne dans l’espace à chaque instant pour s’assurer qu’elle est au bon endroit.
Une rapide chronologie des faits
La voiture autonome est un projet qui ne date pas d’hier. Elle est tout d’abord apparue dans l’esprit d’artistes visionnaires qui imaginaient déjà ce genre d’engins fantastiques alors que les voitures faisaient à peine leurs premiers tours de roue. Plus concrètement, les années 1920 voient les premiers progrès réalisés en matière de véhicules autonomes. Même si à l’époque c’est surtout un principe de pilotage à distance qui est proposé.
Il faut attendre la fin des années 30 pour observer un système plus en adéquation avec la notion d’autonomie. En effet, lors de l’exposition universelle organisée à New York en 1939, le designer industriel Norman Bel Geddes a présenté un modèle de réseau autoroutier automatisé. Il consistait en des broches métalliques intégrées dans la route qui créaient un champ magnétique. Celui-ci permettait de téléguider les voitures électriques qui embarquaient des capteurs spécifiques. Ce n’est cependant que 20 ans plus tard que ce concept est adapté à la réalité.
L’entrée en jeu de la vidéo
Au long des décennies qui suivent, les ingénieurs bien décidés à fabriquer ce véhicule révolutionnaire se concentrent sur la même technique. Le guidage provient d’éléments, souvent des câbles, incorporés dans la route. Ce n’est que vers la fin des années 70 que ce système évolue tout d’abord avec les Japonais de Tsukuba Mechanical Engineering qui ajoutent une caméra aux voitures. Celles-ci ne pourront cependant pas dépasser les 30 km/h. Puis les Allemands de Mercedes-Benz parviennent à améliorer ce système et proposent un van, le VaMoR qui roule alors au-delà des 60 km/h.
Nous traversons ensuite l’Atlantique pour nous rendre aux États-Unis, où la première utilisation du lidar associée à l’intelligence artificielle et des contrôles robotiques est mise en place. Nous sommes à la fin des années 80, et la voiture autonome prend ici réellement ses marques pour tracer son avenir. Le développement de nouvelles technologies dans la vision par ordinateur et l’amélioration constante de l’IA sont les pierres angulaires dans la réalisation d’un véhicule autonome sûr et efficace.
Le destin de la voiture autonome dépend de l’intelligence artificielle
Nous le savons, l’intelligence artificielle est encore très limitée. En effet, il faut des centaines de milliers d’images à une IA pour qu’il puisse enfin reconnaître avec précision un chat, quand un jeune enfant n’en a besoin que de quelques-unes. Ce qui fait sa force est donc sa grande puissance de calcul. En revanche, ses capacités d’interprétation et d’adaptation sont encore un frein à une utilisation fluide et satisfaisante.
Plusieurs phénomènes intéressants ont été enregistrés lors des tests du mode de conduite autonome de certaines voitures automatisées. Ainsi, l’un de ces véhicules fonctionne sans problème jusqu’à ce qu’il s’arrête sans raison apparente en plein milieu de la route. Il redémarre tout seul, roule un mètre et s’arrête à nouveau. Et cela se répète plusieurs fois. Les passagers de la voiture se sont alors rendu compte qu’un ouvrier avec un panneau Stop marchait sur le trottoir juste à côté. Chaque fois que les caméras apercevaient ce panneau, la voiture s’arrêtait. Or, c’est bien là le véritable défi de la voiture autonome : circuler dans des conditions normales de trafic, avec tous les aléas et les imprévus que cela implique.
L’intelligence artificielle ne comprend que des informations basiques. Elle ne saura pas différencier deux signaux si on ne lui explique pas comment. La solution peut alors résider dans l’ensemble plutôt que dans l’amélioration du système intrinsèque. Ce qu’il faut comprendre ici, c’est que pour qu’une voiture ne s’arrête seulement qu’en présence de bons panneaux, elle doit être capable d’établir une différence entre eux. Pour ce faire, les panneaux doivent communiquer avec le véhicule pour lui indiquer leur état de fonctionnement. La ville intelligente, aussi appelée Smart City, est donc primordiale au bon développement de la voiture autonome.
L’état de la voiture autonome aujourd’hui
Il est important de faire la distinction entre véhicules autonomes et voitures autonomes. Comme nous l’avons précisé précédemment, il existe déjà de nombreux véhicules automatisés. Parmi eux, les drones sont probablement les plus avancés techniquement. Plusieurs sociétés se sont aussi penchées sur la fabrication de navettes autonomes, comme des minibus. Leur conception est cependant relativement plus simple puisqu’elles sont prévues pour des espaces de circulation dédiés avec un trafic plus facile à réguler.
De nombreux constructeurs automobiles sont entrés, plus ou moins récemment, dans la course à la voiture autonome. Européens, américains ou asiatiques, tous misent sur ce mode de transport pour le futur. En outre, des sociétés dont la voiture n’est pas le centre ni la périphérie de leur activité, sont également entrés dans la danse. C’est par exemple le cas de Google ou Apple, deux géants de l’informatique. Pour eux, l’intelligence artificielle fait partie intégrante de leur activité, mais pas la voiture. Il est alors naturel pour ces entreprises de participer au développement d’un tel concept. C’est donc un sujet de recherche qui intéresse beaucoup de monde et qui pourrait révolutionner notre façon de nous déplacer, s’il venait à fonctionner.
Le défi de la voiture autonome : une réalité, pour demain ?
Cependant, la voiture autonome n’est pas encore une réalité. Comme précisé au début, pour être autonome, il ne faut aucune intervention extérieure, d’un pilote présent dans le véhicule ou non. Ce qui n’est pas encore le cas, et qui ne le sera peut-être jamais. Peut-on faire suffisamment confiance à un ordinateur pour lui laisser les commandes en toutes circonstances ? L’on se demande alors si l’intelligence artificielle pourra un jour véritablement mériter son appellation et faire preuve de réflexion et d’interprétation. Ce qu’elle est encore loin d’accomplir.
Toutefois, la voiture connectée est déjà proposée, même à des particuliers, depuis quelques années. Si ce n’est pas encore la panacée, c’est un pas dans la bonne direction. Elle peut presque tout faire comme une grande, mais nécessite encore l’assistance d’un conducteur. La question de la confiance à l’IA est donc l’un des principaux freins à cette entreprise. Même sans jamais lui faire entièrement confiance, certaines autorités pourront un jour décider de lancer la voiture 100% autonome en se basant sur des chiffres et des statistiques. Si l’on remarque ainsi que ces véhicules provoquent 100 ou 1000 fois moins d’accidents qu’un vrai conducteur. Nous n’en sommes pas encore là.
- Partager l'article :