Une neige tueuse, un monde effondré et une poignée de survivants en quête de réponses. Netflix mise sur un récit venu d’Argentine : L’Éternaute, adaptation d’une célèbre bande dessinée.
Signée Héctor Oesterheld et Francisco Solano López, cette œuvre date des années 1950. L’histoire débute par une catastrophe étrange : une tempête de neige tueuse. Chaque flocon tue instantanément et transforme l’extérieur en piège mortel. Juan Salvo, héros de cette série, cherche sa fille dans un monde qui ne tourne plus. Les survivants se réfugient dans une maison et tentent de comprendre ce qui leur arrive.
L’ambiance rappelle The Last of Us, sans chercher à l’imiter point par point. L’Éternaute installe un climat tendu. Le danger rôde partout : dehors, la neige tue ; dedans, les tensions montent. Les premières scènes posent l’ambiance avec efficacité.
Le blizzard qui est omniprésent renforce la sensation d’enfermement. On découvre peu à peu des ennemis inattendus. Car sous les flocons se cachent bien pire que des courants d’air. L’horreur vient aussi des autres survivants, quand la morale commence à fondre.
Un rythme qui surprend agréablement
Contrairement à d’autres séries du genre, L’Éternaute parvient à bien doser son tempo. On craignait des longueurs, pourtant, la série évite l’ennui. Certaines scènes prennent leur temps, mais le rythme global reste fluide. Chaque épisode de 40 à 45 minutes passe sans décrocher et l’intrigue avance avec suffisamment de surprises. L’alternance entre tension, dialogues et scènes d’action maintient l’intérêt du spectateur. Trois épisodes ont été diffusés pour l’instant, et chacun donne envie d’enchaîner.
Le casting ne brille pas toujours, mais le rôle principal, Juan Salvo, est interprété avec solidité. Ricardo Darín, visage familier du cinéma argentin, incarne un père crédible et poignant. Il apporte une gravité naturelle au personnage, sans en faire trop.
Certains seconds rôles restent en retrait pour l’instant. Mais la galerie de personnages promet de belles tensions internes. Les conflits émergent doucement et la promesse de voir éclater les groupes est palpable dès les premières décisions collectives.
Des défauts visibles, mais plutôt bien intégrés
Visuellement, L’Éternaute ne cache pas ses limites. Certains effets sont approximatifs, les fonds verts visibles. Le budget n’est pas celui des productions américaines. Pourtant, la série le sait et s’adapte. Le réalisateur Bruno Stagnaro utilise ces contraintes comme une esthétique assumée. La neige oppressante et les décors fermés fonctionnent malgré tout. On ne s’attend pas à un blockbuster, mais à une proposition de science-fiction humaine et réaliste.
Les amateurs de science-fiction retrouveront ici les grands classiques du genre, assumés sans copier. La série reprend les codes tout en y ajoutant une touche culturelle proprement argentine. Le récit post-apocalyptique est traité avec sérieux. On y retrouve la question centrale du genre : que devient l’humanité quand tout s’effondre ? Les relations humaines, la peur, les conflits d’intérêts sont bien exploités. Le passé des personnages revient hanter le présent. Et certains retournements, bien placés, relancent l’intrigue sans excès.

Une proposition intrigante dans un paysage saturé
L’Éternaute n’est pas une série révolutionnaire, mais elle s’impose par sa sincérité. Elle ne triche pas. Elle cherche à construire un univers cohérent, avec ses moyens, ses personnages et son ambiance. Les fans de The Last of Us trouveront ici un bon complément. Surtout en attendant la saison suivante. Pour ceux qui aiment les récits de survie, de neige toxique et de tensions humaines, L’Éternaute coche de nombreuses cases. Une bonne surprise à découvrir dès maintenant sur Netflix.
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