En février 2023 on a assisté au lancement de Bing Chat par Microsoft. Toutefois, le chatbot d’IA a rapidement rencontré des critiques acerbes. Pointant du doigt ses hallucinations et ses performances décevantes, la société a dû adopter une autre stratégie. Ayant rebaptisé Bing sous le nom de Copilot, Microsoft veut frapper plus fort, mais leurs concurrents sont solides.
En face, il y a ChatGPT d’OpenAI. Malgré ces efforts, Copilot peine à s’imposer sur le marché, et ce, pour plusieurs raisons.
Des investissements massifs dans l’IA
Pour faire face aux concurrents qui sont déjà sur le marché de l’IA depuis un bon moment, Microsoft a investi massivement dans ce domaine au cours des deux dernières années. L’entreprise a renforcé son service de cloud computing Azure pour augmenter sa capacité de calcul.
Pour suivre, Microsoft a aussi recruté des spécialistes de renom. Cette initiative visait à attirer les meilleurs talents et à propulser Microsoft dans la course à l’IA. C’est pourquoi, en mars 2024, Mustafa Suleyman, cofondateur de DeepMind et ancien PDG d’Inflection AI a rejoint leurs rangs. Il dirige sa division d’IA grand public, Microsoft AI.
Des résultats décevants
Cependant, malgré ces investissements et l’arrivée de Suleyman, les outils d’IA grand public de Microsoft, comme Copilot, n’ont pas dépassé ceux de leurs concurrents. Lors d’une réunion interne en mars, un graphique a révélé un écart significatif entre la croissance des utilisateurs hebdomadaires de Copilot et celle de ChatGPT.
Il y a environ 400 millions d’utilisateurs pour ChatGPT contre seulement 20 millions pour Copilot. Ce constat a mis en lumière les difficultés de Microsoft à rivaliser avec son concurrent.
Des problèmes internes et des tensions
À mesure que l’équipe de Suleyman absorbait d’autres équipes d’IA au sein de Microsoft, des soucis ont commencé à émerger. L’équipe dirigée par Sebastien Bubeck, qui avait développé une famille de modèles appelés Phi a notamment été impliquée dans un incident.
Lors d’une opération d’entraînement pour le modèle MAI-1, l’équipe de Bubeck a mélangé des données synthétiques avec des données traditionnelles. Les résultats ont été par la suite décevants. Suleyman a alors déclaré que « les données synthétiques avaient contaminé le processus », ce qui a déclenché un débat houleux entre les équipes.
Des conséquences sur le personnel
Peu après cet épisode, l’équipe de Bubeck a été retirée des travaux sur le modèle MAI-1 et réintégrée à Microsoft Research. Toutefois, Bubeck a depuis quitté Microsoft pour rejoindre OpenAI.
On sait qu’il met désormais ses compétences au profit de la société de Sam Altman où il a mis en place une équipe. Elle est dédiée aux données synthétiques pour l’entraînement des modèles. Du côté de Microsoft et Copilot, leurs efforts pour se positionner comme un leader dans le domaine de l’IA face à leurs concurrents demande encore du travail.

Mise en place d’une stratégie pour réduire la dépendance à OpenAI
Microsoft cherche désormais à réduire sa dépendance à OpenAI en diversifiant leurs projets. Le PDG Satya Nadella a peut-être surestimé le contrôle qu’il pouvait exercer sur OpenAI.
Et les récents drames au sein de l’entreprise, notamment le licenciement puis la réintégration de son PDG Sam Altman, ont convaincu Microsoft de ne plus s’appuyer entièrement sur cette société.
Pressions réglementaires
Sinon, Microsoft souhaite également atténuer les pressions concernant les règles sur l’usage de l’IA aux États-Unis et en Europe, où son partenariat avec OpenAI a attiré l’attention des régulateurs.
Bien que Microsoft ait investi 13 milliards de dollars dans OpenAI, des tensions sont apparues. OpenAI cherche à diversifier ses partenariats avec d’autres entreprises comme Oracle et SoftBank. En conclusion, Microsoft se trouve à un carrefour dans sa quête pour dominer le secteur de l’IA.
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