Certains acteurs regrettent amèrement certains rôles, que ce soit pour une controverse ou un scénario désastreux. De Benedict Cumberbatch à Tim Roth, plusieurs stars ont dû s’excuser publiquement ou admettre qu’elles avaient simplement accepté ces films pour l’argent.
Il est rare qu’un acteur critique son propre travail. Pourtant, certains films finissent par devenir des poids embarrassants dans une carrière. Entre polémiques culturelles, décisions mal avisées et scénarios bancals, ces productions forcent parfois les artistes à s’excuser publiquement. Qu’il s’agisse de rôles jugés offensants ou de films réalisés uniquement pour l’argent, voici plusieurs cas où des stars ont dû reconnaître leurs erreurs.
Benedict Cumberbatch : Zoolander 2
En 2016, Benedict Cumberbatch incarne All, un personnage non-binaire dans la comédie Zoolander 2 de Ben Stiller. À sa sortie, le film provoque un débat immédiat. Une pétition, signée par plusieurs milliers de personnes, accuse le rôle de caricaturer les personnes trans et appelle au boycott.
L’acteur mettra du temps à comprendre la controverse. En 2022, il admet que ce rôle aurait dû être confié à un acteur trans. Deux ans plus tard, il renouvelle ses excuses : « J’ai dû m’excuser à plusieurs reprises. Aujourd’hui, je ne referais probablement pas ça. » Cette déclaration illustre l’évolution rapide des mentalités à Hollywood sur la représentation des minorités.
Emma Stone et le blanchiment culturel dans Aloha

En 2015, Emma Stone joue Allison Ng, une pilote de l’armée de l’air d’ascendance hawaïenne et chinoise, dans Aloha de Cameron Crowe. Or, l’actrice est blanche, ce qui déclenche une vague d’indignation. Des associations dénoncent le manque de diversité et accusent le film de perpétuer le whitewashing, une pratique courante à Hollywood.
Consciente de la polémique, Emma Stone reconnaît ses erreurs. Lors des Golden Globes 2019, alors que Sandra Oh plaisante sur le sujet, elle s’écrie depuis la salle : « Je suis désolée ! » Cette réaction spontanée montre que, malgré ses regrets, son implication dans ce projet reste un sujet sensible.
Tim Roth et United Passions, un film qu’il assume mal
En 2014, Tim Roth accepte de jouer Sepp Blatter, président de la FIFA, dans United Passions. Ce film, financé par la FIFA elle-même, devient un véritable désastre. Sorti peu avant un énorme scandale de corruption, il échoue à récupérer 200 000 dollars sur son budget de 32 millions.
L’acteur ne cache pas son regret. « Je m’excuse. Je n’ai pas remis en question le scénario, et c’était une erreur. » Plus tard, il confie avoir accepté le rôle uniquement pour l’argent en expliquant que ses enfants étaient à l’université et qu’il devait payer leurs études. « C’était un film de merde que j’ai fait pour l’argent. »
Mahershala Ali et Green Book, un Oscar sous tension

En 2018, Mahershala Ali remporte l’Oscar du meilleur second rôle pour Green Book, où il incarne Don Shirley, un pianiste noir. Pourtant, le film est très critiqué pour son point de vue jugé simpliste et édulcoré.
La famille de Shirley dénonce une vision biaisée et parle d’une « symphonie de mensonges ». Face aux critiques, Ali appelle personnellement la famille du musicien et présente ses excuses sincères. « J’ai fait de mon mieux avec le matériel que j’avais. Si j’ai offensé quelqu’un, je suis désolé. » Cette démarche contraste avec celle des producteurs, qui ont minimisé la polémique.
Paul Newman et The Silver Chalice, un échec assumé
En 1954, Paul Newman débute sa carrière avec The Silver Chalice, un péplum aux décors factices et au scénario bancal. Le film est un échec critique et devient rapidement une source d’embarras pour l’acteur.
Plutôt que d’ignorer cet épisode, Paul Newman assume pleinement. Lorsqu’une chaîne de télévision prévoit une rediffusion, il achète des encarts publicitaires dans les journaux pour s’excuser. Il y inscrit : « Paul Newman s’excuse tous les soirs de cette semaine – Channel 9. » Ce geste ironique attire paradoxalement l’attention du public et booste les audiences.
Mark Wahlberg et The Happening, une parodie involontaire
En 2008, Mark Wahlberg joue dans The Happening de M. Night Shyamalan, un film où les arbres poussent les humains au suicide. Ce scénario absurde transforme le film en une véritable blague.
Wahlberg ne tarde pas à critiquer son propre rôle. En conférence de presse, il lâche : « Des putains d’arbres, mec. Les plantes. Putain. Vous ne pouvez pas me reprocher d’avoir essayé. » Cette déclaration, volontairement désinvolte, reflète son manque d’attachement à ce projet
Certains acteurs regrettent leurs choix pour des raisons éthiques, d’autres pour des motivations financières. Mais tous ont en commun d’avoir reconnu leurs erreurs, parfois avec humour, parfois avec une sincérité touchante.
Que ce soit Benedict Cumberbatch, Emma Stone ou Tim Roth, ces expériences montrent que même les plus grandes stars ne sont pas à l’abri d’un faux pas. Pour eux, ces erreurs sont devenues des leçons de carrière. Pour nous, elles rappellent que le cinéma évolue, tout comme la perception du public.
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