Une ballerine qui préfère les couteaux aux chaussons, ça vous parle ? Dans Ballerina, oubliez la scène, ici c’est le sang qui coule en rythme.
Eve Macarro n’est pas là pour enchaîner les entrechats. Elle préfère viser entre deux yeux. Interprétée par Ana de Armas, Eve assiste à la mort violente de son père Javier. Dévastée, elle se forme à l’art du meurtre chez les Ruska Roma, un clan très structuré. Le film déroule sa vengeance avec une froide efficacité, sans détour ni détour narratif inutile.
Keanu Reeves reprend le rôle de John Wick avec un impact visuel important, mais peu bavard. Le film ne dépend pas de sa présence, mais l’utilise comme une signature bien reconnaissable. Sa relation avec Eve n’est jamais approfondie, mais structure discrètement l’évolution du récit. Il incarne toujours cette figure solitaire, silencieuse, mais mortelle dans chaque déplacement.
L’action prend toute la place, la danse reste accessoire
Malgré son titre, « Ballerina » ne propose presque aucune vraie scène de ballet ou de chorégraphie. Les mouvements de combat prennent la relève, dans un style très chorégraphié et brutalement esthétique. Les balles sifflent plus que les pointes ne claquent et les cris couvrent le Lac des cygnes. La scène finale, avec un lance-flammes, enterre toute idée de grâce classique ou de discipline artistique.
Le montage se concentre sur l’intensité visuelle. La scène d’entraînement des Ruska Roma marque durablement. Les dialogues sont rares mais percutants, surtout dans les premières trente minutes du film. Le film assume pleinement sa linéarité narrative et préfère l’efficacité à la subtilité. À défaut d’un scénario complexe, « Ballerina » mise sur la tension, les visages fermés et les corps projetés.

Une œuvre dérivée qui s’assume et s’adresse aux fans d’action
Le film peut être vu sans connaître la saga « John Wick », bien qu’il en partage le style visuel. Les clins d’œil à l’univers original sont subtils, mais récompensent les spectateurs fidèles à la franchise. Le spectateur qui attendait une réflexion sur la danse ou l’art sortira probablement déçu. Mais ceux qui veulent un festival de bastons chorégraphiées sortiront avec leur dose bien servie.
- Partager l'article :