Des protéines conçues à l’aide de l’intelligence artificielle (IA) peuvent bloquer les effets mortels des toxines contenues dans le venin des cobras, des vipères et d’autres serpents mortels. C’est un antivenin incroyable sur lequel les scientifiques se penchent grâce à l’IA.
Si l’usage de cette technologie est plutôt controversé dans le domaine de la création de contenu, ce n’est pas le cas dans le domaine de la médecine. Les calculs logiques de l’IA permettent de faciliter les recherches des scientifiques. Voici ce qu’il en est.
Un antivenin fait l’IA, une prouesse de la science et de la technologie
Les protéines conçues par l’IA pourraient constituer la base d’une nouvelle génération de thérapies pour résister aux morsures de serpents. En effet, environ 100 000 personnes meurent chaque année par cela. Et elles sont encore traitées comme elles l’étaient il y a un siècle.
Par contre, l’étude, publiée dans Nature le 15 janvier 2025 montre comment l’apprentissage automatique a dynamisé le processus de conception de ces protéines. L’IA permet de relever des défis qui prenaient des mois ou des années plus facilement maintenant. La conception d’un antivenin universel fait par l’IA est de ce fait révolutionnaire.
Éradiquer le fléau que représente les morsures de serpent
Dans de nombreuses régions du monde, les morsures de serpent sont une cause importante de mortalité et d’invalidité permanente. L’Organisation mondiale de la santé à Genève, en Suisse, a d’ailleurs classé ce fléau parmi les maladies tropicales négligées prioritaires, aux côtés d’autres affections telles que la dengue et la rage.
Pourtant, les traitements ont peu évolué depuis plus d’un siècle. La plupart des soins préconisés sont basés sur des anticorps présents dans le sérum sanguin de chevaux et de moutons immunisés avec du venin de serpent.
Ces antivenins sont plus ou moins sûrs et efficaces et doivent être administrés dans un centre de santé par du personnel qualifié. Mais cela limite leur utilité. C’est un fait note José María Gutiérrez, toxinologue à l’Institut Clodomiro Picado de l’Université du Costa Rica à San José. Par conséquent, l’aide de l’IA dans la fabrication d’un antivenin mondial est une avancée extraordinaire.
Un succès non prévu par David Baker et Susana Vázquez Torres
Par contre, si David Baker, biophysicien informaticien à l’université de Washington à Seattle, n’avait pas dévoilé fin 2022 un programme de conception de protéines appelé RFdiffusion, ce projet n’aurait pas vu le jour. C’est cela qui a changé la donne.
En effet, inspiré par des outils d’IA générateurs d’images tels que DALL-E et Midjourney, le programme s’est avéré capable de concevoir de petites protéines qui se lient fortement à des protéines cibles. On parle de celles liées au cancer et aux maladies auto-immunes.
Ensuite, c’est avec l’intervention de Susana Vázquez Torres, biochimiste dans le laboratoire de M. Baker, qui s’intéressait à la lutte contre les maladies négligées que tout a débuté. Elle se demandait si la diffusion par radiofréquence pouvait contribuer à améliorer le traitement des morsures de serpent. Les venins de serpent sont composés de diverses toxines protéiques qui provoquent des paralysies et des lésions tissulaires.
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