Joe Goldberg tire sa révérence dans une ultime saison où illusions, manipulations et règlements de comptes explosent enfin. Entre retour aux sources et nouvelles dérives, YOU signe sur Netflix une fin aussi troublante que révélatrice pour son anti-héros préféré.
La cinquième saison de YOU vient clore l’histoire tourmentée de Joe Goldberg sur Netflix. Dès le début, la série revient à ses fondamentaux, après des saisons souvent inégales. « La série retrouve ses meilleurs réflexes dans son dernier épisode, » observe un critique attentif. Joe, ce faux prince charmant devenu meurtrier, continue pourtant d’alimenter les contradictions au cœur du récit.
Le gimmick de la voix off, moteur de la série, s’essouffle progressivement dans cette dernière saison. Le « you » autrefois dirigé vers Beck devient tour à tour Joe lui-même, Kate, voire n’importe quel personnage. « La confusion est visible dès les premiers épisodes, » souligne la source. Elle pointe un symbole des errements de la série. Malgré cela, le charme persiste grâce au rythme et à l’humour noir qui sauvent l’ensemble.
Charlotte Ritchie illumine une écriture vacillante
L’interprétation reste l’une des forces de YOU, notamment grâce à Charlotte Ritchie. « Elle mériterait sa propre série, » affirme la critique en saluant son charisme. Pourtant, plusieurs choix scénaristiques interrogent. Le retour de Joe à New York sous son vrai nom semble invraisemblable. Quant au personnage de Bronte, sa volatilité scénaristique nuit à l’attachement du spectateur.
Bronte, censée dynamiser la trame, se révèle être un personnage-fonction trop malléable. « Elle est modelée au gré des retournements du scénario, » regrette l’analyse. Cette fragilité nuit à l’impact émotionnel, surtout comparé à des personnages forts comme Kate ou Marienne. La série se perd ainsi en multipliant artificiellement les nouvelles conquêtes de Joe.
Twists réussis, mais une corde trop tendue
Dans ce tourbillon narratif, certains rebondissements fonctionnent à merveille, particulièrement au début de la saison. Cependant, « la série finit par abuser des retournements, » avertit la critique. Le dernier épisode, un peu superflu dans ses premières parties, aurait gagné à être resserré autour de la conclusion poignante de l’avant-dernier.
Le plus beau moment de cette saison survient enfin avec l’alliance des victimes de Joe. « Enfin, YOU permet aux personnages féminins de reprendre le contrôle, » analyse-t-on. L’histoire devient celle de la sororité face à la violence masculine, sans tomber dans la caricature facile. Un choix scénaristique fort qui replace les femmes au centre de l’intrigue.
La série finit par dévoiler la véritable nature de Joe : un meurtrier misogyne ordinaire. « Il n’y a pas de différence entre Joe et l’homme violent affiché, » rappelle habilement YOU. Le final lui refuse une mort héroïque ou spectaculaire, le condamnant à une existence pathétique. « Le silence final symbolise la fin de sa réécriture narcissique, » conclut la critique.
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