Vous ne vous êtes jamais demandé ce que cache Disney derrière ces remakes sans fin ? Attendez de voir vos classiques d’enfance défiler à nouveau, mais en version réelle, lissée, modernisée… et franchement rentable.
Depuis 2015, Disney multiplie les remakes en prises de vues réelles de ses plus célèbres dessins animés. Après Le Roi Lion, Aladdin, ou encore La Belle et la Bête, c’est au tour de Blanche-Neige et de Lilo et Stitch d’entrer dans la danse.
Ce mercredi 19 mars, une nouvelle version de Blanche-Neige arrive au cinéma. Fini le nom lié à la couleur de peau, bonjour la tempête de neige. Même les nains ont disparu du titre. Mais la recette reste inchangée : réveiller la fibre nostalgique des parents et capter leurs enfants.
Le public répond toujours présent. Ces films familiaux rassurent, tant par leur histoire connue que par leur visuel soigné. Pour Tansy Gardam, animatrice du podcast Going Rogue, c’est une stratégie assumée : « Les spectateurs savent ce qu’ils vont voir. Pour les parents, c’est un choix sans risque. »
Certes coûteuses, ces productions rapportent néanmoins gros au box-office. Elles permettent aussi à Disney de contourner certains coûts : comme la plupart des anciens films ne sont pas liés aux syndicats de scénaristes ou réalisateurs, aucun droit d’auteur résiduel n’est à verser.
Une réponse aux défis du streaming
Autrefois, la firme ressortait ses classiques en salles ou les proposait en édition limitée sur VHS ou DVD. Aujourd’hui, avec l’avènement du streaming, tous les classiques sont disponibles sur Disney+. Les remakes permettent donc à Disney de relancer l’intérêt pour ces histoires, tout en proposant des films à sortir en exclusivité au cinéma, puis sur la plateforme. Cette stratégie permet de pallier les pertes générées par la consommation à domicile.
Les remakes permettent aussi à Disney de moderniser des récits souvent jugés datés. Le Blanche-Neige version 2025 n’a plus de baiser non consenti. La princesse connaît son amoureux, Jonathan, bien avant la fameuse pomme. Désormais, les héroïnes prennent leur destin en main. Elles ne sont plus passives, mais actrices de leur propre aventure.
Selon Tansy Gardam, cette évolution s’observe depuis La Belle et la Bête en 2017, incarnée par Emma Watson, militante féministe.
Diversité à l’écran… mais pas toujours en coulisses
Les remakes récents ont aussi permis à Disney d’introduire plus de diversité dans ses castings. Ariel a été jouée par Halle Bailey, la Fée Clochette par Yara Shahidi et Blanche-Neige par Rachel Zegler.
Mais ces choix ont souvent été suivis de polémiques racistes sur les réseaux sociaux. « C’est presque devenu une stratégie de buzz », avance Tansy Gardam. Elle souligne néanmoins l’importance d’assurer aussi une représentation derrière la caméra, pour éviter que les acteurs ne deviennent de simples symboles.
Disney va-t-il finir par manquer de films à adapter ? Peut-être pas. Selon Gardam, la firme trouvera d’autres angles, comme avec Cruella ou Maléfique, qui revisitent les méchants. Et s’il le faut, les mêmes films pourront être réadaptés à nouveau, avec de nouvelles technologies. Mais l’intérêt du public finira forcément par s’émousser. Comme le rappelle la podcasteuse : « Un film ne cesse d’être produit que lorsque les gens arrêtent de le consommer. »
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