Dans la dernière bande-annonce du nouveau Superman, prévu pour le 11 juillet 2025, un cri bouleverse l’image parfaite du super-héros invincible. Ce n’est ni Clark Kent, ni Superman qui parle… c’est Kal-El, et il est en colère.
David Corenswet incarne Superman avec une finesse d’interprétation qui interpelle dès les premières secondes. On assiste à une scène où Clark Kent accepte une interview avec Lois Lane, ce qui a provoqué un changement immédiat de posture et de ton. Le corps se redresse, la voix se transforme et le héros prend forme sans même enfiler son costume. Mais au-delà de cette métamorphose, une autre présence plus troublante surgit : Kal-El.
Trois noms, trois identités, trois luttes intérieures
Superman n’est pas qu’un homme en cape. Il est aussi Clark Kent, discret journaliste, et Kal-El, fils de Krypton. Dans cette bande-annonce, David Corenswet incarne ces trois facettes avec des nuances subtiles mais percutantes.
Lorsqu’il parle à Lois comme Clark, sa voix est douce, presque effacée, empreinte de timidité. Puis, lorsque l’interview commence, c’est Superman qui surgit, avec une autorité franche et une voix grave, contrôlée. Mais c’est dans un moment de tension que la troisième personnalité transparaît : Kal-El. « Mais des gens allaient mourir ! » crie-t-il, les traits tirés par la colère. Cette phrase trahit un autre être, plus profond, plus inquiet.
L’apparition de Kal-El dans cette bande-annonce de Superman est brève, mais elle bouscule les repères. Ce n’est ni le héros, ni le journaliste, mais l’étranger, témoin de la chute d’une civilisation. Kal-El sait ce qu’un monde divisé peut engendrer, car il a vu Krypton disparaître. Sa frustration ne vient pas d’un simple désaccord politique, mais d’un pressentiment douloureux. Il comprend que les conflits humains mènent aux mêmes conséquences que sur sa planète d’origine. Ce cri lancé dans l’extrait trahit son impuissance, son exil et sa peur que l’Histoire se répète.

Sauver des vies… mais à quel prix ?
Dans cette version du film, Superman est critiqué pour avoir mis fin à un conflit, sous prétexte de représenter l’Amérique. Cette tension politique renvoie à l’épisode Action Comics #900, où Superman renonce à sa citoyenneté américaine. À l’époque, il souhaitait affirmer que sa mission dépassait les frontières et les drapeaux. James Gunn semble vouloir reprendre cette réflexion, en insistant sur l’ambiguïté morale d’un héros étranger, jugé pour ses choix humanitaires. Peut-on vouloir le bien sans être soupçonné de vouloir dominer ?
Le film Superman ne s’annonce pas comme un simple récit de super-héros. Il explore les contradictions d’un personnage élevé sur Terre, mais né d’ailleurs, dont les actions dérangent. David Corenswet incarne un être divisé, en lutte constante avec sa place parmi les humains. La bande-annonce semble nous dire une chose : Kal-El n’est plus invisible. Et s’il décidait cette fois de ne plus se taire ?
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