Dans Steve sur Netflix, Cillian Murphy incarne un directeur d’école épuisé, luttant pour sauver ses élèves tout en sombrant dans ses propres démons. La fin, volontairement ambiguë, laisse le spectateur face à une question cruciale.
Le personnage de Murphy a-t-il sauvé son élève Shy du suicide pour finalement sombrer lui-même ? Une analyse glaçante du désespoir, mais aussi de la vulnérabilité comme ultime force . Prêt à plonger dans les abîmes ?
« Très, très fatigué » : le nouveau film poignant de Cillian Murphy
Dans Steve, Cillian Murphy incarne un directeur d’école épuisé, déchiré entre sa mission éducative et ses démons intérieurs. Adapté du roman à succès Shy de Max Porter, le film plonge dans le quotidien tourmenté de Stanton Wood, un établissement pour adolescents en difficulté.
Entre espoir et désillusion, le personnage de Steve résume son état en trois mots : « très, très fatigué ». Un constat simple qui cache une profonde humanité, alors qu’il tente désespérément de sauver ses élèves tout en luttant contre ses propres addictions.

Stanton Wood : un havre de paix menacé
L’action se déroule dans l’Angleterre des années 90, dans une école gouvernementale installée dans un manoir décati. Cet environnement unique accueille des jeunes hommes en rupture, dont le turbulent Shy, magnifiquement interprété par Jay Lycurgo.
Mais ce refuge précaire vit ses dernières heures : face aux coupes budgétaires, l’établissement doit fermer ses portes. Cette annonce crée une urgence palpable parmi le personnel, conscient du drame que cette fermeture représenterait pour ces adolescents déjà fragilisés.
Shy, entre rage et vulnérabilité
Au cœur du récit, Shy incarne toute la complexité de l’adolescence. Défini par ses propres mots comme « en colère et ennuyé », ce jeune homme au casque vissé sur les oreilles cache une profonde détresse.
La scène où sa mère lui annonce qu’elle coupera tout contact avec lui est déchirante. C’est aussi le cas de celle où il s’avance dans un étang, un sac à dos chargé de pierres. Pourtant, le film évite le misérabilisme et offre une lueur d’espoir : Shy survivra à cette nuit noire.

Shola, la jeune enseignante confrontée à la réalité
Simbi Ajikawo (Little Simz) incarne Shola, une professeure dévouée décrite comme « concentrée, dévouée, flexible ». Proche des élèves par son âge, elle doit pourtant faire face à du harcèlement sexuel de la part d’un étudiant. Cela illustre les difficultés du métier d’enseignant.
L’actrice raconte avoir découvert une nouvelle compréhension du professorat grâce à ce rôle, réalisant à quel point les enseignants doivent gérer leurs vies personnelles tout en accompagnant des adolescents en pleine construction.

La chute et la rédemption de Steve
Le parcours de Steve est une descente aux enfers émotionnelle. Rongé par la culpabilité d’avoir causé la mort d’un enfant dans un accident de voiture, il noie son chagrin dans l’alcool et les antidouleurs.
Dans une scène bouleversante, on le voit ramasser frénétiquement des comprimés sur le sol. C’est sa collègue Amanda (Tracey Ullman) qui lui tendra la perche salvatrice. Elle lui affirme que : « Ce n’est pas de ta faute ». Un moment clé qui rappelle que la vulnérabilité peut être une force.

L’espoir comme ultime réconfort
La conclusion du film offre une lueur d’optimisme poignante. Steve affirme vouloir que ses élèves sachent « qu’il existe autre chose […] que le désastre change de forme et devient la joie de demain ».
Malgré les blessures et les traumatismes, la musique, l’amour et la vie peuvent contrebalancer la douleur. Dans cette école qui ferme ses portes, c’est finalement la connexion humaine qui demeure le véritable remède. Cela prouve que regarder la souffrance en face reste le seul chemin vers la guérison.
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