La guerre moderne, souvent associée à des images de robots autonomes et de drones surarmés, prend une tournure inquiétante dans la bande de Gaza. En réponse à l’attaque dévastatrice du Hamas le 7 octobre 2023, Israël a intensifié ses opérations militaires, s’appuyant sur des systèmes d’intelligence artificielle (IA) pour cibler des militants à Gaza.
Des programmes tels que « The Gospel » et « Lavender » ont été utilisés pour identifier des cibles potentielles. Voici de quoi il retourne.
Les IA qu’Israël emploie contre Gaza
Selon Israël « The Gospel » sert une juste cause à Gaza. Celle de débusquer des bâtiments où des militants pourraient se cacher. Tandis que « Lavender » est conçu pour repérer et cibler précisément des membres présumés du Hamas.
L’application « Where’s Daddy ? » suit les mouvements des cibles en utilisant des données de localisation de leurs téléphones. Cela permet ainsi des frappes souvent fatales pour les familles des individus ciblés.
Ces technologies, développées par les Forces de défense israéliennes (FDI), ont radicalement changé la dynamique des opérations militaires. Cela a permis de générer des listes de cibles à un rythme alarmant.
La guerre de l’intelligence artificielle (IA) par Israël : un tournant tragique à Gaza
Ces IA ont été utilisées dans le cadre d’une campagne de représailles qui a déjà coûté la vie à plus de 44 000 Palestiniens, selon des sources officielles.
Une enquête du site israélien +972 Magazine, publiée par le Guardian, a mis en lumière l’utilisation de l’IA par les FDI. Yuval Abraham, le journaliste à l’origine de cette enquête, affirme que la décision de bombarder systématiquement des maisons privées est le principal facteur des pertes civiles à Gaza. Bien que les décisions finales soient prises par des humains, les systèmes d’IA facilitent une approche meurtrière à grande échelle.
Tal Mimran, ancien conseiller juridique de Tsahal, souligne que, par le passé, une équipe de 20 officiers de renseignement devait travailler pendant des mois pour identifier quelques centaines de cibles.
Aujourd’hui, Israël a amélioré son usage de l‘IA contre Gaza et cette tâche peut être accomplie en une semaine. Toutefois, cette évolution suscite des inquiétudes parmi les experts en droit de la guerre. Ils craignent que l’utilisation de l’IA dans des conflits comme celui de Gaza et en Ukraine ne crée des normes dangereuses et durables.
Les experts de la guerre sont septiques mais pas contre l’IA
Les lois régissant les conflits armés ne prennent pas en compte les spécificités des outils modernes. Des organisations comme le Comité international de la Croix-Rouge plaident pour un cadre juridique adapté à l’IA. Ils insistent sur la nécessité d’un contrôle humain et d’une responsabilité accrue à ce sujet.
Paul Scharre, vice-président exécutif du Center for a New American Security, met en garde contre le fait que la technologie évolue plus rapidement que les politiques qui devraient la réguler.
Une guerre qui n’en finit pas
La grave situation actuelle à Gaza résulte de l’intensification des frappes aériennes. Les déclarations de responsables militaires israéliens indiquent leur volonté de frapper sans avertissement préalable. Les règles d’engagement sont plus souples désormais. Et cela engendre des pertes civiles considérables pour atteindre des objectifs militaires.
Les implications de l’utilisation de l’IA dans les conflits armés ne se limitent pas à Gaza. D’autres pays, comme l’Ukraine, exploitent également des technologies similaires. Cela soulève des préoccupations sur la précision et la protection des droits humains. Les experts appellent à une réglementation stricte pour éviter les abus et garantir que les avancées technologiques ne compromettent pas les normes éthiques et juridiques.
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