Lorsque la technologie et la rapidité prennent le pas sur l’art cinématographique, qu’en est-il de la magie de Gladiator II ? Le directeur de la photographie dévoile les coulisses d’une production où la technologie a pris le dessus.
Dans une récente interview, John Mathieson, le directeur de la photographie de Gladiator II, a vivement critiqué Ridley Scott pour son approche « paresseuse » du film. Cette déclaration pourrait bien surprendre les fans et les professionnels. Par conséquent, Mathieson, qui a travaillé sur plusieurs films de Scott, dont le premier Gladiator en 2000, a exprimé son mécontentement vis-à-vis de l’évolution de la direction artistique du réalisateur.
Des caméras multiples, une approche frustrante
Mathieson a expliqué que Ridley Scott utilise désormais plusieurs caméras pour couvrir les scènes. Selon lui, cette méthode « pressée » empêche une véritable exploration créative de la lumière et de l’angle de caméra. « Je ne pense pas que le fait d’avoir beaucoup de caméras ait amélioré les films », a-t-il déclaré. De plus, utiliser plusieurs caméras empêche de créer une lumière précise et réfléchie, comme cela se faisait dans ses premiers films.
Mathieson a également évoqué l’usage excessif de la technologie, notamment l’infographie. Selon lui, Scott se sert souvent de l’infographie pour nettoyer les scènes après le tournage. Cela inclut des éléments comme les ombres des micros ou d’autres imperfections. Mathieson considère cette méthode comme « paresseuse ». Il regrette qu’elle remplace un véritable travail d’éclairage et de composition. Ce genre d’approche ne laisse plus de place à la création d’une atmosphère subtile, comme celle que Scott maîtrisait dans ses œuvres passées.
![Ridley Scott Gladiator II](https://technplay.com/wp-content/uploads/2024/12/gladiator-2-paul-mescal3-900x507.webp)
Une évolution dans le processus créatif de Scott
Dans les premiers films de Scott, l’accent était mis sur les détails et l’esthétique visuelle. Par exemple, dans Blade Runner, l’éclairage créait une atmosphère unique et captivante. Cependant, avec le temps, Scott semble avoir privilégié la rapidité de production et la quantité. Cela a engendré une approche moins soignée de la réalisation. Mathieson estime que cette évolution pourrait nuire à la qualité de ses films.
Ces dernières années, Ridley Scott a signé des films comme The Last Duel, House of Gucci, Napoleon et le célèbre Gladiator II. À 87 ans, il enchaîne les projets à un rythme effréné. Cette grande productivité a ses avantages, mais aussi ses inconvénients. Mathieson pense que Scott « veut tout faire » et que ce rythme effréné l’a poussé à sacrifier certaines facettes artistiques. Cela se ressent notamment dans la direction de la photographie, qui semble moins soignée.
Au final, Gladiator II a récolté un large succès au box-office, malgré des critiques partagées. Cependant, cette méthode de travail, bien qu’efficace pour certains, pourrait nuire à l’essence artistique du cinéma. À 87 ans, Ridley Scott reste un maître dans son domaine, mais il devra peut-être ralentir pour retrouver la qualité visuelle qui a fait son succès.
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