« L'évaporation est une force fondamentale dans la nature », affirme Ozgur Sahin chercheur à l'université de Columbia. Son équipe vient de mettre au point, un nouveau moteur (baptisé EVA) capable de produire de l'électricité et fonctionnant avec l'évaporation de l'eau !
Une énergie insoupçonnée
Cette innovation est née aux États-Unis, dans le laboratoire d'Ozgur Sahin et au sein de l'équipe de Xi Chen, tous deux membres de l'université de Columbia. En 2014, Xi Chen avait déjà publié des résultats plutôt étonnants, sur la puissance mécanique provoquée par une population de bactérie (Bacillus). Selon les scientifiques, ces micro-organismes peuvent servir à actionner différents systèmes, notamment ceux de locomotion ou ceux de production d'électricité. En réalité, l'idée n'est pas nouvelle puisqu'en 2007 des chercheurs avaient déjà tenté l'expérience, mais jamais des résultats n'avaient été aussi concluants !
Comment ça marche ?
La clé de ce système repose sur les bactéries, des bacillus subtilis précisément, collées en rangées sur une feuille en polyimide (environ 8 microns d'épaisseur). Lorsqu'elles (les bactéries) sont exposées à un air humide, elles gonflent et lorsqu'elles sont victimes de sécheresse, se rétractent. En disposant malignement les bacilles sur chaque face ou sur les deux, ont obtient une sorte de moteur contrôlé par l'humidité. En assemblant plusieurs de ces bandes en mouvement, il est possible de générer un mouvement qui produira et fournira de l'énergie électrique ou cinétique.
Trois dispositifs, mais un seul objectif
Dans le premier, les scientifiques ont déposé leur création dans une petite boite contenant de l'eau. Quand l'air est humide les rubans s'allongent et les volets s'ouvrent, ce qui provoque un dessèchement de l'air et entraine un plissement des rubans et donc la fermeture des volets, le cycle est donc autonome.
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Le deuxième dispositif est une petite voiture (moins de 100g) avançant elle aussi grâce à l'évaporation.
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Le troisième est un système relié à un générateur, qui fournit assez d'énergie pour faire clignoter une petite LED. « Nous avons transformé l'évaporation de l'eau en lumière », a déclaré Xi Chen.
Une énergie durable ?
Avec les puissances obtenues actuellement par ces petits moteurs à évaporation, les usages sont encore réduits. Mais ce dispositif produit tout de même suffisamment d'énergie pour alimenter une ampoule ou de petits capteurs (environnementaux par exemple). Les scientifiques espèrent mettre au point des « turbines » suffisamment efficaces pour déplacer des voitures ou fournir autant d'électricité qu'une éolienne. Il reste cependant encore beaucoup de travail à réaliser avant de voir de tels appareils être commercialisés.
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